Hopper : destination croissance
L’histoire de Frédéric Lalonde
Frédéric Lalonde connaît l’industrie du voyage comme le fond de sa poche. Avant de créer Hopper, il a occupé un poste de vice-président à Expedia, un grand joueur de la réservation de voyages en ligne. L’élève a dépassé le maître puisque Hopper, dont le siège social est situé à Montréal, occupe le premier rang des applications de voyage en Amérique du Nord depuis un an.
« On est rendus à 25 millions de téléchargements et on vend des billets d’avion dans plus de 126 pays. Entre les mois de novembre et de février, notre croissance à l’international s’élève à 60 % », lance fièrement Frédéric Lalonde, directeur général de Hopper.
L’application analyse et prédit le prix des billets d’avion pour permettre à ses utilisateurs d’acheter au plus bas prix. Depuis l’automne, la start-up teste une nouvelle fonctionnalité qui applique la méthode utilisée pour les tarifs aériens aux tarifs hôteliers de grands marchés comme New York et Los Angeles. Le défi est de taille, puisque l’information doit être collectée un établissement à la fois avant d’être ajoutée à la base de données de Hopper. Pour Frédéric Lalonde, cette nouvelle offre de services présente un potentiel de croissance énorme.
L’ascension de Hopper est fulgurante, mais comme pour plusieurs entreprises technologiques, il s’est écoulé quelques années avant que le rendement soit au rendez-vous. C’est seulement en 2015, en lançant son application, que Hopper a vendu son premier billet d’avion sur sa plateforme. L’absence de profit n’a pas sapé le moral de l’entrepreneur, qui a réussi au fil du temps à se donner les moyens de ses ambitions. À la fin de l’année 2016, Hopper a récolté 82 millions de dollars dans une ronde de financement pour accélérer sa croissance et sa présence à l’international.
« On a bâti l’entreprise avec la philosophie qu’on allait prendre le temps qu’il fallait et faire l’investissement économique nécessaire pour développer une plateforme de données unique. »
Frédéric Lalonde
L’intelligence artificielle : une valeur ajoutée
L’an passé, Hopper a mis sur pied un algorithme d’intelligence artificielle (IA) qui a commencé à analyser les données des 55 millions de voyages qui ont été planifiés sur la plateforme. Un utilisateur qui fait une recherche pour un billet d’avion de Montréal à Rome pour une date précise peut ainsi recevoir une notification quand le billet vers Milan est considérablement moins cher, par exemple. L’algorithme se raffinant, ses retombées profitent déjà à Hopper, car « 25 % des ventes de billets sur la plateforme ont été enregistrées grâce à l’algorithme d’IA » selon Frédéric Lalonde, qui voit dans l’IA un moteur de développement important pour l’entreprise.
La gestion de la croissance
L’an passé Hopper a fait un test en demandant à son équipe marketing combien de temps ça lui prendrait pour doubler le chiffres d’affaires de la compagnie «Ça a pris 17 jours, lance Frédéric Lalonde. On pourrait facilement décupler la croissance si on le voulait, mais le problème c’est que ça prend des bureaux pour accueillir les nouveaux employés. » Même si Frédéric Lalonde avait imaginé cette croissance, il doit composer avec les défis qu’elle entraîne : de la logistique au recrutement de personnel en passant par le maintien de la culture de l’entreprise.
« Les courbes de croissance sont totalement imprévisibles lorsqu’un produit technologique fonctionne, explique le directeur général. On peut se retrouver avec des millions d’utilisateurs en l’espace de quelques années. C’est une très bonne chose, mais il faut avoir une entreprise qui est physiquement capable d’accueillir un grand nombre d’employés rapidement pour répondre à cette demande. Chez Hopper, on a ralenti la croissance l’an dernier parce qu’on était juste incapables de l’absorber. »
Selon lui, quand une entreprise croît à la vitesse grand V, il est primordial de bien se connaître comme entrepreneur et de se faire l’ambassadeur de la culture de l’entreprise. « Il faut réfléchir sérieusement à chacun de nos comportements, à la façon dont on récompense les employés et à ce qu’on valorise comme fondateur. On doit mettre en place de bonnes bases, car elles détermineront ce que l’entreprise sera dans dix ans », conseille-t-il.
Il ajoute que chacun des employés qui participent à la mission de Hopper, même dans une période d’embauche massive, doit être compatible avec l’ADN de l’entreprise. « On travaille avec des gens avec lesquels on sent un lien naturel. On veut aussi que la personne décroche chez nous son emploi de rêve. »
Frédéric Lalonde souhaite que son entreprise conserve cette touche humaine durant son expansion. Quelle est sa plus grande fierté comme entrepreneur? « Je pense qu’on a l’une des meilleures équipes au monde. On se lève le matin pour travailler pour les gens. On cherche à transformer le monde pour le mieux », conclut-il.
Hopper en chiffres
700 : la valeur en millions de dollars des ventes prévues pour l’année 2018
200 : le nombre total d’employés que devrait compter Hopper d’ici la fin de 2018
25 : le pourcentage du chiffre d’affaires qui provient de l’international
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