Transit: l’application qui vise à changer la mobilité urbaine

L’histoire de Sam Vermette

Vendredi 30 août 2019
Programmeur autodidacte, Sam Vermette a eu l’idée d’une application capable de le géolocaliser et de l’informer des prochains départs d’autobus puisqu’il était insatisfait de l’exactitude des renseignements offerts en temps réel. Ce qui n’était au départ qu’une simple application s’est transformé en une entreprise qui aide maintenant des millions d’utilisateurs de transport en commun de 200 villes dans le monde. 

C’est alors qu’il était encore à l’école secondaire que Sam Vermette a appris à programmer par lui-même. Au fil du temps, il développe des sites Web et des applications pour lui et pour d’autres. « Mon approche entrepreneuriale était naïve : je faisais tout ça un peu naturellement, sans trop me questionner sur l’aspect des affaires », raconte le président-directeur général.

Après des études universitaires en design industriel, il voit l’occasion de créer des applications utiles avec la sortie récente du premier iPhone d’Apple, que ce soit pour la gestion du budget ou les notifications d’artistes de passage au Québec. 

« À la base, mes idées partaient toujours de ma volonté à moi de régler certains de mes problèmes, puis d’autres gens les utilisaient et c’est là que je réalisais que je répondais à de réels besoins »

Sam Vermette

C’est aussi comme ça que l’application Transit est née : du désir d’améliorer les renseignements sur le transport en commun pour être en mesure d’informer des prochains départs d’autobus aux alentours. 

Du produit à l’entreprise

Sam Vermette rencontre alors Guillaume Campagna, qui détenait de l’expérience en conception de ce type d’application et possédait donc une expertise technique que Sam n’avait pas. Ils s’associent et lancent la première version de Transit en 2012. 

« Encore une fois, on l’envisageait plus en mode de développement indépendant, sans avoir de modèle d’affaires, mis à part demander un paiement pour l’achat de certaines fonctionnalités, précise-t-il. Après un an, on a réalisé que c’était vraiment enrichissant au niveau personnel, mais qu’à deux, on ne pourrait pas vivre de ça bien longtemps. »

L’application était pourtant très populaire. Entre autres, elle avait reçu un coup de pouce inattendu qui allait accélérer sa notoriété quelques semaines seulement après son lancement : l’annonce d’Apple de ne plus inclure l’application Google Maps dans la version 6 d’iOS. « Comme Apple n’offrait plus ce service, ils pouvaient faire la promotion d’applications indépendantes pour le transport en commun, explique le cofondateur. Ce qu’ils ont fait, car ils trouvaient que Transit était bien conçue et ils ont donc dirigé beaucoup d’utilisateurs vers nous. »

En 2013, ils posent leur candidature à l’accélérateur FounderFuel où le véritable déclic se produit. « L’équipe nous a fait réaliser que Transit pouvait devenir une entreprise qui avait le pouvoir d’influencer le comportement de déplacement des gens en ville, avec un modèle d’affaires à développer », soutient-il.

Les deux entrepreneurs reçoivent alors un financement de 50 000 $ et fondent leur entreprise la même année. « Notre partenaire, Real Venture, croyait qu’il fallait d’abord que l’application devienne complètement gratuite, comme seulement 10 % des utilisateurs achetaient certaines des fonctionnalités payantes, souligne Sam Vermette. Pour les 90 % d’autres, cette modalité était un frein à l’utilisation. »

Ils devaient aussi rendre l’application disponible sur Android, ce qu’ils ont fait. 

Ces deux changements ont grandement stimulé la croissance de l’entreprise, qui perdure à ce jour à coup d’améliorations de l’application et d’ajouts de nouveaux services comme Bixi et Communauto. 

L’avant et l’après STM

Les ententes avec les sociétés de transport de différentes villes dans le monde ont marqué un tournant pour l’entreprise technologique, que ce soit à Calgary, Boston, Edmonton, Las Vegas ou Baltimore. Transit compte maintenant sur 50 partenariats. 

 « Ces sociétés disposent de canaux de communications très puissants pour informer leurs usagers de l’existence de notre application », précise-t-il. Cela fait de la publicité à Transit et augmente ainsi notre nombre d’utilisateurs. » 

Montréal a été la 26e ville avec laquelle l’entreprise a conclu un partenariat, le plus important de son histoire. « Ces ententes permettaient généralement d’atteindre une croissance de 300 % sur une année », ajoute-t-il.

L’idée derrière ce modèle de partenariat consiste, du côté des sociétés de transport, à aider les utilisateurs à choisir la meilleure application pour se déplacer dans leur ville, en leur recommandant une, deux ou trois applications, selon les ententes. En échange, Transit améliore l’application, ajoute des liens personnalisés, par exemple pour la tarification et leur échange des données, notamment sur les trajets que les usagers empruntent le plus.

« La mobilité urbaine est en constante évolution, on n’a qu’à penser aux vélos Jump qui ont fait leur apparition, et bientôt les trottinettes, et qui ont une incidence sur la mobilité urbaine, explique Sam Vermette. On se positionne comme « la » plateforme d’agrégation de tous ces modes de transport pour ne pas que les gens soient perdus parmi les différentes offres. » 

Transit compte maintenant une équipe de 50 personnes qui travaille continuellement à mettre à jour l’application, autant pour le transport en commun que les autres modes de transport.

Réinventer la mobilité

Le succès du modèle d’affaires de Transit passe par la popularité de l’application et les partenariats conclus avec les sociétés de transport. Or, qui dit plus d’utilisateurs ne veut pas dire plus de revenus.

Même si certains partenariats comprennent des commissions sur certaines ventes, comme des billets ou des inscriptions à certains services par l’entremise de la plateforme Transit, les revenus pour atteindre cette croissance interne proviennent en majorité des investissements de capital de risque, soit cinq rondes de financement jusqu’à maintenant. La plus récente a permis d’aller chercher 17,5 millions US auprès de grands constructeurs automobiles. 

Transit entend, dans les prochaines années, continuer sa mission d’être la plateforme centrale de mobilité dans les villes. « On tente actuellement de voir comment on peut influencer le comportement des gens, les inciter à utiliser un mode de transport plutôt qu’un autre quand l’un est saturé ou plus lent, affirme-t-il. On croit que cet aspect a le potentiel plus grand d’améliorer le caractère humain des villes parce qu’on contribue à redonner la ville aux citoyens. »

 

L’entrepreneur en chiffres

200 : nombre de villes dans le monde qui utilisent Transit

17,5 : le financement en millions de $ US recueillis lors de la dernière ronde de financement

50 : les sociétés de transport partenaires

70 : le nombre d’employés que l’entreprise prévoit compter d’ici 2020.

 

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