Groupe DMV : l’union fait la force
L’histoire de Caroline de Jaham
Caroline de Jaham est d’ordinaire timide et réservée — avec des humains. Au contact des bêtes, la femme d’affaires quinquagénaire se transforme du tout au tout. « J’ai toujours eu un sentiment de plénitude avec les animaux. Je me sens super à l’aise à leur contact, souvent plus qu’avec des humains! », admet-elle. C’est d’ailleurs cet amour qui l’a poussée à étudier en médecine vétérinaire, puis à entreprendre une maîtrise en dermatologie à l’Université de Montréal, où elle est aujourd’hui professeure clinicienne.
À la fin de ses études en 1997, la docteure de Jaham se joint au Centre vétérinaire DMV, un centre hospitalier accessible jour et nuit et ouvert quatre ans plus tôt par six vétérinaires avant-gardistes soucieux d’offrir une gamme étendue de services d’urgence et de soins spécialisés. Le Centre, qui privilégie un modèle collaboratif, comprend alors une multitude de petits actionnaires minoritaires. À force de s’y impliquer, elle en devient actionnaire majoritaire 10 ans plus tard. « C’est à ma mère, qui a été propriétaire de son entreprise de services ménagers pendant vingt ans, que je dois ma fibre entrepreneuriale », souligne-t-elle.
Aujourd’hui, 250 employés-actionnaires travaillent dans les trois centres de services du Groupe DMV, qui sont situés à Blainville, à Saint-Hubert et sur l’île de Montréal. Malgré la croissance, le concept de départ reste le même : offrir les meilleurs soins vétérinaires possible. « La collaboration et le travail d’équipe sont au cœur de cette entreprise depuis ses tout débuts, souligne la Dre de Jaham, qui est aussi mère de famille et propriétaire de deux chiens. C’est ce qui m’a toujours plu. »
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S’unir pour survivre
Au tournant des années 2010, le marché dans lequel évolue le Groupe DMV est de plus en plus concurrentiel. À la segmentation accrue des soins et services vétérinaires et au nombre croissant d’acteurs dans le milieu s’ajoute un nouveau phénomène : l’arrivée au Québec de grands groupes non vétérinaires qui rachètent de petits établissements. Cette forme de consolidation s’apparente à celle qui a jadis touché les pharmacies, les épiceries et les centres funéraires et inquiète la Dre de Jaham. « Nous devions réagir, se rappelle-t-elle, sinon ça signifiait le rachat, une perte de contrôle sur notre pratique. »
L’idée de créer une enseigne pour regrouper des cliniques indépendantes lui vient alors à l’esprit. Avant de se consacrer pleinement à l’idée, Caroline de Jaham juge pertinent de passer par l’École d’Entrepreneurship de Beauce (EEB). Elle suit le programme Élite entre 2013 et 2015, à titre d’étudiante-athlète. « L’EEB m’a beaucoup apporté dans ma réflexion, car la formule d’enseignement, qui te met en contact avec différents entrepreneurs aux philosophies d’affaires uniques, m’a ouvert l’esprit », affirme Caroline de Jaham. Après sa formation, elle devient entrepreneure-entraîneuse pour l’EEB et donne à ce titre une formation de 24 heures par année sur l’art de bien s’entourer.
Dans l’intervalle, elle lance Passionimo le 10 novembre 2014. Ce réseau de vétérinaires de famille compte aujourd’hui 400 employés dans ses 27 établissements aux quatre coins du Québec. L’idée de s’unir afin de prospérer est reprise dans ce concept peu commun au Québec. « Les propriétaires des cliniques restent indépendants, explique Caroline de Jaham, mais ils bénéficient d’un accès à des ressources communes pour le marketing. Cela leur donne une force de frappe suffisante pour atteindre les propriétaires d’animaux là où ils sont. C’est le moyen le plus approprié de faire entendre la voix de la profession. »
L’art de bien s’entourer
L’année 2018 se déroulera sous le signe de la croissance pour le Groupe DMV, qui comprend le réseau Passionimo et les centres de services DMV. En effet, une nouvelle clinique vétérinaire DMV ouvrira prochainement ses portes dans la région d’Ottawa — le reste du Canada est aussi dans la mire du Groupe. Des vétérinaires indépendants dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie devraient en outre se joindre à la famille Passionimo sous peu. « Nous aimerions atteindre le chiffre de 50 à 60 propriétaires d’ici les deux à trois prochaines années, déclare Caroline de Jaham. Cela permettra à Passionimo d’occuper de 20 à 25 % du marché québécois, qui comprend environ 400 cliniques au total. »
Pour réaliser ces objectifs, Caroline de Jaham compte miser sur ce qui a fait son succès dans le passé : la collaboration. « J’excelle dans l’art de bien m’entourer, reconnaît-elle. Pour cela, il faut tout d’abord bien connaître ses convictions et savoir les énoncer clairement. Dès cette façon, les gens qui les partagent viennent naturellement se coller à toi, ce qui te permet de bâtir quelque chose de plus gros que tu ne l’aurais jamais cru possible. »
Le Groupe DMV en chiffres
30 000 : le nombre de clients qui consultent chaque année les trois centres de services DMV
300 000 : le nombre d’appels traités annuellement par les trois centres du Groupe DMV
25 : le chiffre d’affaires en millions de dollars du Groupe DMV
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