M2GO : la technologie au service de la décoration
Le billet de Vincent Gagnon
Une histoire de famille
En terminant des études en entrepreneuriat et en sciences informatiques à la Bishop’s University, j’étais convaincu que j’allais me lancer dans les affaires dans le domaine des technologies. Ça me fait toujours rire de constater qu’après avoir refusé de suivre les traces de mon père et de mon grand-père qui étaient respectivement détaillant et fabricant de meubles québécois, je me retrouve aujourd’hui à la tête d’une entreprise dans cette même industrie. Ce sont en fait les aspects irritants de ce domaine qui m’ont finalement incité à me lancer. Ayant été aux premières loges d’une entreprise de ce secteur depuis mon enfance, je sentais que les détaillants de meubles allaient devoir apporter des changements majeurs dans leurs façons de faire afin de bien répondre aux besoins des consommateurs d’aujourd’hui. J’avais compris qu’être entrepreneur, c’est avant tout reconnaître ses propres atouts. Personnellement, j’avais un avantage incomparable : j’avais déjà un pied dans une industrie, à l’entrée de laquelle se dressent de nombreuses barrières. La partie n’était cependant pas gagnée d’avance. Me serait-il possible de rendre l’achat de meubles aussi excitant que l’expérience offerte par les détaillants de mode et d’articles technologiques? Fini les vendeurs à la commission, le service à la clientèle déficient et les délais de livraison interminables! Il était clair pour moi que le modèle d’affaires traditionnel devait être revu.
Fièrement d’ici
C’est en revenant d’une usine de fabrication de meubles canadiens que j’ai pris conscience de tout le potentiel de cette industrie. La même semaine, j’avais lu que les Québécois dépensaient annuellement plus de six milliards de dollars en ligne et que plus de 60 % de cette somme était empochée par des commerçants à l’étranger. Je me suis donc dit que si les gens d’ici n’achetaient pas chez les détaillants locaux, c’est que nous avions pris un sérieux retard sur nos concurrents internationaux. J’ai été surpris et emballé d’apprendre que des fabricants de meubles locaux avaient fait le saut dans la production 3.0 (et même 4.0), mais qu’ils n’arrivaient pas à trouver de partenaire détaillant ici. En fait, la plupart de leurs clients étaient alors américains. C’est à ce moment que j’ai compris qu’il y avait une occasion à saisir dans ce marché.
Le démarrage
Grâce à des fonds modestes provenant de la banque, de Futurpreneur Canada et de mon entourage, j’ai finalement fait le grand saut. Trois mois plus tard, mon entreprise avait conclu des ententes avec cinq fournisseurs, comptait deux employés, était installée dans un petit local du quartier Mile-End à Montréal et possédait un site Web transactionnel maison. Le modèle d’affaires était simple : offrir des meubles abordables sur un site Web sans les avoir en stock. Chaque commande est donc transmise électroniquement à nos fournisseurs, qui expédient la marchandise aux consommateurs en moins d’une semaine directement de leurs entrepôts.
Pour commencer à faire des affaires, il faut relever plusieurs défis, et je dois vous avouer qu’il est difficile de savoir lesquels prioriser quand tout est à faire. À vrai dire, c’est grâce à l’écoute et à la confiance de mon mentor Paul Ross, cofondateur de Reptile, que j’ai pu passer au travers des premiers mois. Il m’est vite devenu évident que, malgré la croissance notable des ventes de l’entreprise, une réflexion sur son positionnement et une refonte complète de la plateforme de vente s’imposaient pour soutenir cette croissance.
Unir l’humain et la technologie
Trois ans plus tard, notre modèle d’affaires repose sur un positionnement solide qui diffère de celui de tous nos concurrents : notre entreprise est la complice des consommateurs en matière de décoration abordable. L’achat de meubles peut sembler banal, mais il coïncide souvent avec une étape charnière dans la vie. En effet, à la suite d’un déménagement, de rénovations, d’une séparation ou de l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille, nous avons besoin de nouveaux meubles, matelas ou accessoires. Quoi de mieux qu’un complice comme M2GO pour faire en sorte que l’expérience soit impeccable? Nous travaillons d’ailleurs sur un projet qui fait appel à l’intelligence artificielle et qui devrait voir le jour à l’automne 2018. L’idée est d’offrir un service de suggestions personnalisées selon des critères complexes définis par chaque client.
« Nous croyons évidemment beaucoup aux nouvelles technologies, mais nous demeurons convaincus que le contact humain est essentiel. C’est pourquoi nous avons ouvert un point de service physique en plus de la boutique en ligne. Nous voulons pouvoir rencontrer notre clientèle pour l’aider à choisir son mobilier, que ce soit en lui offrant des conseils en matière de stylisme, en lui montrant les échantillons de couleurs ou de matériaux, ou en lui présentant les articles de démonstration. »
Vincent Gagnon
Le commerce de détail fait partie du quotidien de tout un chacun, et il traverse présentement une période de grands changements. Le nombre de détaillants indépendants qui ferment leurs portes augmente à vue d’œil au profit de grosses machines automatisées, mais ces commerçants avaient-ils tout faux? Je crois qu’il y a beaucoup à apprendre des commerces traditionnels, ça ne sert à rien de toujours chercher à réinventer la roue. Selon moi, l’intégration des technologies dans un monde bien humain est essentielle pour connaître le succès et façonner le commerce de demain.
M2GO en chiffres
- 4 000 : nombre d’articles produits par des fournisseurs canadiens
- 50 % : pourcentage des produits fabriqués au Canada
- 4,7/5 : note moyenne accordée à l’entreprise par les clients