L’Internet des objets : ça connecte au Québec

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Jeudi 8 octobre 2015
Faire de l’objet un acteur autonome d’Internet à l’aide d’un réseau de réseaux : c’est tout le propos de l’Internet des objets qui veut rendre l’objet intelligent. Énième feu de paille technologique ou phénomène marquant? Quels sont les enjeux et les applications de la grande tendance en matière de nouvelle technologie? Comment le Québec se positionne-t-il sur la question?

Connecter les objets entre eux pour les rendre proactifs et faciliter notre quotidien est aujourd’hui l’un des enjeux les plus importants en ce qui a trait à la recherche et développement. L’Internet des objets (« IdO », NDLR) frappe déjà à votre porte.

De nombreuses firmes québécoises se positionnent aujourd’hui sur le marché porteur du web 3.0. Certaines souhaitent humaniser l’Internet des objets : l’enjeu n’est pas seulement de rendre les objets intelligents, mais bien de les rendre plus humains.

IBM amorce le virage 

Le 31 mars dernier, IBM a annoncé qu’elle mettait en œuvre un plan de quatre ans et qu’elle investissait trois milliards de dollars américains afin de créer une nouvelle division vouée à l’IdO. Ce projet vise à édifier une plateforme ouverte et fondée sur l’infonuagique qui permettra aux clients d’exploiter en temps réel des données provenant de sources variées. IBM souhaite ainsi aider ses clients et partenaires à exploiter, directement au sein de leurs divisions opérationnelles, les données issues des objets connectés, une source d’information trop souvent négligée.

De nos jours, la technologie ne se limite plus à répondre à des besoins : elle les nourrit et les anticipe aussi. Le cabinet d’analyse Gartner estime d’ailleurs que plus de 25 milliards d’objets seront connectés à Internet dans le monde en 2020.

Des entreprises québécoises pour humaniser le web 3.0

Ce parti pris, c’est celui du duo formé par Jonathan Belisle et Vincent Routhier, à qui l’on doit le parcours interactif LUMA présenté lors du Festival des lumières de Québec du 28 novembre au 13 décembre dernier. SAGA, l’entreprise des deux entrepreneurs, crée des expériences sans isoler l’utilisateur.

Elle a conçu ioTHEATRE, une plateforme qui permet de faire fonctionner de nombreux capteurs et modes de diffusion ensemble. Ainsi, SAGA offre au public une grande variété de points de vue lors d’une représentation. L’objectif est d’offrir à des entités telles que des musées, des municipalités et des détaillants des scénarios expérientiels interactifs qui s’adaptent en fonction des goûts du public ou du client. L’IdO permettra de consommer, de communiquer ou d’expérimenter comme nous ne l’avons encore jamais fait.

Les entreprises québécoises sont également très présentes dans la conception de vêtements intelligents, capables de réagir et de s’adapter par eux-mêmes aux conditions de lumière, de chaleur ou d’intempéries. OMSignal et Hexoskin sont les ambassadeurs québécois de ces textiles aux composants incorporés qui captent et analysent les signes vitaux pour permettre de mesurer le niveau de fatigue ou de stress. Où les technologies habillables transforment notre linge en un outil médical ou sportif avec le souci de communiquer plus intelligemment.

Communiquer, c’est le mot d’ordre de l’OSBL ConnecteoCamp, qui cherche à rassembler toutes les forces vives québécoises de cette nouvelle industrie. Acteurs majeurs, environnement scolaire, fabricants, pouvoirs publics, entrepreneurs et grand public : le défi de ConnecteoCamp est de donner un réel essor à l’Internet des objets au Québec. L’objectif avoué est de faire de Montréal la capitale nord-américaine des objets connectés. Dès juin 2015, une vitrine internationale des objets connectés sera créée dans le Vieux-Montréal sur la place Jacques-Cartier.

ENVIE D'EN SAVOIR PLUS? 

Consultez les recherches du professeur Younès Messaddeq, directeur de la chaire d’innovation en photonique de l’Université Laval
Voyez les activités et les événements impliquant SAGA et ConnecteoCamp