D’une entreprise de t-shirts à Stingray Digital
L’histoire d'Eric Boyko
Lorsqu’on l’interroge sur son parcours, Eric Boyko se définit comme un comptable qui a réussi grâce à la chance. Pourtant, rien dans son cheminement ne semble être le fruit du hasard.
ENTREPRENEUR AUX DÉBUTS MODESTES
Eric Boyko a réussi de bons coups, mais également commis des faux pas qui lui ont permis de devenir l’entrepreneur qu’il est aujourd’hui. Il a d’abord vendu des chandails au collège Jean-de-Brébeuf avant de lancer un service de traiteur à l’université. Son aventure s’est soldée par une intoxication alimentaire à grande échelle. Pour se relever de cette crise, il a organisé une collecte de fonds, d’où est née une nouvelle entreprise, eFundraising.com, qui offre du soutien technique aux organisateurs de campagnes de financement dans les écoles.
Il a également tenté de créer un site Web destiné aux passionnés d’ornithologie. Les utilisateurs de cette plateforme auraient pu comparer leurs observations en géolocalisant des oiseaux. « Sans le savoir, on a eu l’idée de Pokémon GO des années avant que ça sorte! ». Une idée qui ne restera qu’à l’état de projet.
SE LANCER DANS L’AVENTURE TANDIS QU’ON EST JEUNE
« Je dis souvent aux gens que je rencontre de faire le saut tandis qu’ils sont jeunes, c’est-à-dire à un moment de leur vie où ils ont très peu de coûts fixes, où ils ne sont pas responsables d’un prêt hypothécaire ou d’une famille. Aujourd’hui avec la technologie, on peut démarrer une entreprise avec 5 000 $ ou 10 000 $. »
Quand les enfants de sa génération idolâtraient Guy Lafleur ou Patrick Roy, Eric Boyko vouait une admiration profonde aux grands entrepreneurs québécois de son enfance. Serge Godin (CGI), Laurent Beaudoin (Bombardier), la famille Péladeau ou encore les frères Lemaire (Cascades) étaient ses rock stars.
Avec affection, Eric Boyko se remémore cet épisode où sa mère lui a demandé de se décrocher un véritable emploi : « elle m’a dit de me trouver un poste de comptable comme mon père. J’avais déjà 40 employés ! »
« Le meilleur job au monde, c’est diriger son entreprise. »
Pour l’entrepreneur montréalais, la persévérance est la première qualité d’un chef d’entreprise. Il faut ensuite être un bon gestionnaire, car selon lui, un projet coûte toujours deux fois plus cher que les estimations initiales. Enfin, il ne faut pas hésiter à chercher à étendre ses marchés à l’étranger.
« L’entrepreneur, c’est celui qui a une vision. Il ne doit jamais se limiter. La croissance, c’est ce dont je me nourris quotidiennement. »
Soucieux de la relève au Québec, Eric Boyko n’hésite pas à aller sur le terrain pour rencontrer les étudiants de la province et insuffler sa passion pour l’entrepreneuriat. Le chef d’entreprise s’engage régulièrement pour la cause entrepreneuriale.
AMBITION SANS LIMITES POUR STINGRAY DIGITAL
Depuis la fondation de Stingray Digital en 2007, Eric Boyko et son équipe ont procédé à 19 acquisitions. L’entreprise va rapidement devenir le plus important distributeur de services musicaux au monde.Ce grand appétit vient de la volonté du dirigeant de refuser le statu quo. « Un entrepreneur, c’est d’abord un bon vendeur puis un bon acheteur, explique le PDG montréalais. J’ai toujours cherché à avancer. Faire du surplace, c’est le début de la fin. Mais attention, une bonne occasion d’affaires doit s’inscrire dans l’ADN de l’entreprise. Il faut impérativement rester intègre, préserver son identité. »
Cet entrepreneur voit grand et projette de réaliser des revenus de 200 millions de dollars en 2020. Il estime que Stingray deviendra, à brève échéance, le leader mondial des services musicaux. Faisant preuve de détermination, il affirme qu’il laissera ses employés partir à la retraite quand sa société vaudra 5 milliards de dollars. Si la musique est la langue des émotions, on peut dire qu’Eric Boyko conjugue les affaires au pluriel et en rythme!
GROUPE MÉDIA STINGRAY DIGITAL EN CHIFFRES
- 300 : le nombre d’employés
- 152 : le nombre de pays où les services de Stingray Digital sont offerts
- 400 : le nombre (en millions) d’abonnés aux services musicaux de l’entreprise
- 2015: l’année de son entrée à la bourse de Toronto
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