Safari Condo: le plein air grâce au VR
L’histoire de Daniel Nadeau
Daniel Nadeau se rappelle très bien son premier séjour de camping avec ses parents dans le Maine à l’âge de cinq ans. Pour ce Beauceron qui vient d’une famille d’entrepreneurs et dont le père possède un commerce d’électronique, le camping est une véritable passion à laquelle il s’adonne depuis sa petite enfance. Mais un jour, vers la fin des années 1990, la transmission brisée de son autocaravane Westphalia de Volkswagen menace de gâcher la fin de ses vacances aux États-Unis. Déçu par le manque de soutien du constructeur allemand, il jure qu’on ne l’y reprendra plus. « Au retour, j’ai décidé de concevoir moi-même un véhicule récréatif à toit rétractable à partir du châssis d’un Safari de GMC, raconte Daniel Nadeau. Je ne savais pas que je venais de trouver l’idée de départ de mon projet entrepreneurial. »
Le premier modèle est présenté en mars 1998 au concessionnaire GM du coin, puis au Salon du VR de Montréal et à celui de Québec quelques semaines plus tard. Il n’en faudra pas plus pour attirer une foule d’amateurs de camping, qui décident de passer une commande à Daniel Nadeau. D’abord baptisée Par Nado, l’entreprise est devenue Safari Condo en 2003 et se spécialise dans la création de petits véhicules récréatifs, polyvalents et écoénergétiques. Au fil des ans, Safari Condo a ajouté à son offre d’autres gammes de véhicules motorisés conçus à partir de modèles de GM, de Mercedes et de Dodge. L’équipe a aussi élaboré un concept de caravane légère, l’Alto, lancée en 2007. Les véhicules de Safari Condo se retrouvent aujourd’hui sur toutes les routes du monde, du cercle polaire jusqu’à la Terre de Feu.
Satisfaire les exigences d’affaires en anticipant la croissance
Pour atteindre son objectif, Daniel Nadeau n’a jamais eu peur de prendre des risques. « Il faut être capable de foncer, tête baissée, et de convaincre les autres du potentiel d’une idée », affirme-t-il. En 1998, le défi était de taille : il n’a pas été facile de trouver des fournisseurs et d’obtenir du financement auprès des banques pour la conception de véhicules récréatifs. Il a pu toutefois compter sur le soutien de son frère, Stéphane Nadeau, partenaire investisseur et directeur du marketing.
L’aide d’un mentor à la retraite, Lucien Barbeau, ancien propriétaire de l’entreprise CampWagon, s’est aussi avérée cruciale. « Nous avons été capables d’apprendre à parler le langage des finances et de planifier les différentes phases d’expansion en songeant à un espace plus grand même quand la peinture d’un nouveau bâtiment n’était pas encore sèche! », se souvient l’entrepreneur. Si Daniel Nadeau construisait les premiers modèles dans sa cour, il a rapidement dû déménager l’atelier dans une usine à Vallée-Jonction. Et moins d’un an plus tard, c’est à Saint-Frédéric qu’il a déniché le bâtiment parfait pour répondre à la demande. Le fruit de ses efforts se traduira bientôt par une avalanche de prix : le prix du Mérite commercial Desjardins et le trophée Perséides — Technologie et innovation remportés en 2004, les prix Sommet — Développement durable 2015 et Sommet — Entreprise de l’année 2017 remis par le CLD Robert-Cliche. À ces distinctions s’ajoute maintenant le Jarret — volet Investissement industriel décerné à Safari Condo lors du 31e gala de l’Entreprise beauceronne tenu en avril 2019.
Être à l’écoute pour créer une communauté tissée serrée
Safari Condo est une entreprise familiale à tous points de vue. En 1999, la sœur de Daniel Nadeau, Johanne, s’est jointe comme directrice des ventes à l’équipe qu’il forme avec son frère Stéphane depuis le début, et en 2015, sa propre fille, Dominique Nadeau, est devenue directrice générale de l’entreprise. Parmi les employés, on trouve des mères qui travaillent avec leurs fils, des frères et même des couples. « Nous avons toujours tout fait nous-mêmes, parce que nous sommes unis par des liens forts », explique Daniel Nadeau.
Cet esprit de famille est au cœur de l’approche de Safari Condo en ce qui a trait à la clientèle. « Durant les premières années, nous connaissions tous nos clients individuellement. Plusieurs d’entre eux sont d’ailleurs devenus des amis très proches », affirme Daniel Nadeau. Chaque année, l’entreprise organise des rencontres durant lesquelles les clients peuvent partager leur amour du voyage en camping : ils peuvent ainsi échanger des recommandations sur les meilleurs endroits à visiter — que ce soit en Alaska, en Louisiane ou à la Baie-James — et en apprendre davantage sur ces divers lieux. « Être attentif aux besoins de ceux et celles qui nous font confiance, c’est fondamental pour nous. Et ça nous permet de nous dépasser constamment en allant toujours plus loin. »
L’entreprise a connu plusieurs changements importants ces trois dernières années. Elle a notamment inauguré une nouvelle usine de véhicules motorisés de plus 2 415 mètres carrés (26 000 pieds carrés) à Saint-Frédéric en 2017 afin de diminuer le délai d’attente pour la livraison. Aujourd’hui, Safari Condo est présente au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, mais également aux États-Unis et en Australie.
« Bâtir sa propre entreprise, ce n’est jamais gagné d’avance, et il faut être prêt à investir du temps, de l’énergie et de l’argent pour concrétiser son rêve. La passion doit rester intacte, et c’est la raison pour laquelle notre entreprise croît depuis plus de 21 ans. »
Daniel Nadeau
Safari Condo en chiffres
38 : le nombre de véhicules récréatifs produits durant la première année (le plan d’affaires initial en prévoyait 13)
170 : le nombre d’employés de Safari Condo