Perlimpinpin: grande marque pour tout-petits

L’histoire de Danielle Déry

Vendredi 18 septembre 2020
En 1986, Danielle Déry, âgée de 23 ans et fraîchement sortie du collège, a décidé de se lancer dans les affaires en fondant Perlimpinpin afin de s’assurer un emploi stimulant. Près de 35 ans plus tard, la marque, qui habille et abrie les tout-petits d’ici et d’ailleurs, est toujours aussi jeune.

En sortant de l’école avec son DESS en design de mode en poche, Danielle Déry a décidé de lancer une entreprise avec une collègue de l’école, moins par vocation que par circonstance; à la fin des années 1980, la crise économique et la pénurie d’emploi ne laissaient rien augurer de très excitant. « Je sentais que j’avais besoin de me dépasser, explique l’entrepreneure. J’avais quelque chose à déployer, de l’énergie à canaliser, et pour répondre à ce besoin, il me fallait créer quelque chose. » Ayant travaillé deux ans dans une entreprise du secteur de la mode pour enfants, elle savait déjà qu’elle voulait orienter ses activités vers ce créneau, car le prêt-à-porter enfantin lui semblait plus créatif et plus diversifié tant sur le plan des couleurs que des motifs. C’est ainsi qu’est née l’entreprise Perlimpinpin, qui se spécialise dans les vêtements et accessoires pour enfants.

Les jeunes années

Au départ, la marque Perlimpinpin avait une boutique à Québec, mais Danielle Déry et son associée de l’époque s’en sont rapidement départies pour se concentrer sur la distribution. La décision de vendre par l’intermédiaire de détaillants s’est avérée judicieuse, et la première phase de croissance de l’entreprise a mené le duo à déménager les affaires de celle-ci dans de plus grands bureaux. Tout en travaillant sur l’expansion du réseau de distributeurs, les entrepreneures ont affiné leur modèle d’affaires et commencé à délaisser tranquillement le prêt-à-porter pour se concentrer sur un créneau plus pointu, celui de la layette. Soucieuses de proposer des articles au meilleur prix, elles ont également commencé dès le début des années 1990 à se créer un réseau de manufacturiers outre-mer. La petite équipe québécoise s’est concentrée sur la conception des produits tout en conservant une partie de la production dans la province, lorsque cela est possible.

Ainsi, depuis le début des années 2000, Perlimpinpin propose toujours des vêtements d’extérieur, mais se concentre surtout sur les dormeuses et la layette en fibres spécialisées comme le bambou et la mousseline.

Le produit phare de l’entreprise, le sac de nuit pour bébés, décliné dans une multitude de tissus, a assuré une belle croissance à Perlimpinpin. Devant la demande croissante de ces sacs sécuritaires destinés aux poupons, Danielle Déry a, dans la dernière décennie, fait homologuer ses produits en veillant à ce qu’ils obtiennent toutes les certifications internationales afin de pouvoir les distribuer tant en Europe qu’aux États-Unis. L’internationalisation de Perlimpinpin était lancée.

La traversée de l’océan

La marque Perlimpinpin est désormais distribuée dans six pays : Canada, États-Unis, Royaume-Uni, Ukraine, Afrique du Sud et Nouvelle-Zélande. Le choix de ces pays répartis aux quatre coins du monde reflète une stratégie élaborée par Danielle Déry afin de percer des marchés de manière durable. « Il est assez facile de vendre dans plusieurs pays, mais si on n’investit pas l’énergie nécessaire pour déployer la marque, ça ne vaut pas la peine de le faire. La présence de Perlimpinpin dans ces pays, dont le choix semble un peu aléatoire, est attribuable à l’intérêt des consommateurs de nos produits dans ces pays. »

Si, jusqu’en 2020, le démarchage se faisait surtout lors de rencontres avec des distributeurs et des détaillants et à l’occasion de salons commerciaux, la pandémie a forcé l’entrepreneure à revoir toute sa stratégie d’expansion. « La crise nous a fait réviser certaines orientations, affirme Danielle Déry, mais ce n’est pas négatif, bien au contraire! La situation nous a obligés à nous adapter plus rapidement que nous l’avions envisagé et nous nous orientons vers un développement international basé sur le numérique. » L’entreprise misera donc sur une offensive de notoriété dans les marchés visés qu’elle déploiera au cours de la prochaine année.

Par ailleurs, le Web a permis à Perlimpinpin de continuer à vendre ses produits grâce à son site transactionnel, mais surtout de garder contact avec sa clientèle les clients par l’intermédiaire des réseaux sociaux. Comme l’entreprise réalise son chiffre d’affaires principalement par le biais des détaillants, la capacité de ces derniers à mettre en valeur ses produits en ligne est devenue beaucoup plus importante. « Il faut donc aussi revoir la manière dont on collabore avec les détaillants, affirme Danielle Déry. En ce moment, nous devons revoir toute la stratégie de notre présence sur le Web, sur nos plateformes et sur celles des détaillants. La question est de trouver comment promouvoir notre marque sur leurs sites. Il nous faut repenser complètement notre manière de faire du marketing. C’est comme lancer une nouvelle entreprise! Cette période effervescente nous donne une nouvelle énergie. »

De la crise sanitaire actuelle, Danielle Déry retient l’importance d’entretenir de bonnes relations — avec les fournisseurs, les détaillants et les clients. Elle espère aussi que l’enthousiasme pour l’achat local manifesté par les Québécois pendant la pandémie se maintiendra.

La suite

Bien outillée pour faire face aux prochains mois avec un nouveau plan de commercialisation et de développement, Danielle Déry continuera à garder au goût du jour sa marque, comme elle l’a toujours fait. Perlimpinpin cherchera donc à croître, mais aussi à rester près de ses clients qui suivent la marque parfois depuis deux générations déjà. « Je crois que les valeurs et les attributs de notre entreprise favorisent sa pérennité, déclare humblement la présidente de Perlimpinpin, comme notre savoir-faire, que nous avons acquis au fil des années sans même le savoir. »

Danielle Déry, qui a racheté les parts de son associée en 2014, pense aussi à l’avenir. Elle s’est associée à quatre employés de l’entreprise afin de les impliquer dans les activités de l’entreprise et, à long terme, de préparer sa relève.
 

Perlimpinpin en chiffres

15 : le nombre d’employés de Perlimpinpin à Québec
6 : le nombre de pays dans lesquels les produits de Perlimpinpin sont vendus
15 : le pourcentage de la production réalisée au Canada
500 : le nombre approximatif de détaillants qui tiennent les produits de Perlimpinpin