Miels d’Anicet : une lune de miel qui dure
L’histoire d’Anicet Desrochers
À son entrée à l’université, Anicet Desrochers, peu attiré par l’élevage des abeilles, choisit d’étudier l’anthropologie, puis de se spécialiser en ethnologie et en plantes médicinales. En 1997, le jeune homme part à la découverte de plusieurs îles situées dans l’océan Indien, dont celles de Madagascar et de l’île la Réunion. Là-bas, il côtoie une famille d’apiculteurs créoles qui récolte du miel de litchi.
Cette expérience s’avère une révélation pour lui. « C’est en allant au bout du monde que j’ai compris que l’apiculture pratiquée par mes parents pouvait avoir un lien avec l’anthropologie et d’autres sciences », explique-t-il. De retour au Canada, il étudie la biologie des abeilles à Vancouver, où il apprend la sélection génétique de ces insectes.
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Une ferme apicole réputée
En 2001, Anicet Desrochers revient s’installer dans les Hautes-Laurentides qui l’ont vu grandir. Il y crée Miels d’Anicet, son entreprise d’élevage d’abeilles reines, mais aussi de production de miel sauvage et de ruches Sur ces terres vierges de toute monoculture intensive, les prairies alternent avec les forêts, et cette diversité végétale se reflète dans le goût du miel. « Je me suis tout de suite concentré sur les caractéristiques organoleptiques des miels, car je voulais apporter une plus-value », raconte celui qui rappelle qu’au démarrage de son entreprise, le miel était surtout synonyme de produit générique vendu dans un pot en forme d’ourson.
Deux plus tard, Anne-Virginie Schmidt, son amoureuse, se joint à lui dans l’aventure. Cette comptable de formation n’hésite pas à quitter Montréal pour s’occuper de la gestion de l’entreprise et de la mise en marché des produits. « On forme un match parfait, se félicite-t-il. Aujourd’hui, il ne suffit plus d’être un paysan qui produit son miel au fond de son champ : il faut aussi être un entrepreneur et maîtriser une commercialisation de plus en plus complexe. »
Se diversifier pour être plus fort
Au fil des années, Anicet Desrochers et sa conjointe constituent un cheptel d’abeilles qui compte 1 500 ruches et deviennent les plus importants éleveurs de reines au Canada. Leurs abeilles ont été sélectionnées pour résister aux rudes hivers canadiens. « On travaille aussi avec des universités au développement d’abeilles résistantes au changement climatique », souligne-t-il. Pour fournir un matériel génétique de meilleure qualité aux apiculteurs du pays, il a mis sur pied un centre d’élevage dans la vallée de Napa. Le soleil californien permet d’acheminer les abeilles aux apiculteurs plus tôt dans l’année.
Le couple d’entrepreneurs crée aussi une miellerie, un centre d’interprétation, un restaurant saisonnier et une boutique qui vend bien sûr du miel, mais aussi de la propolis, de l’hydromel, des produits d’épicerie fine et des cosmétiques fabriqués à partir de cire d’abeille.
Cette diversification des activités, vitale pour l’entreprise soumise à une production de miel qui varie selon les années, est mise en œuvre par Anicet Desrochers avec un enthousiasme sans cesse renouvelé. « On s’y adonne toujours en s’amusant et en ayant le plaisir de contribuer à l’économie régionale, dit-il. C’est essentiel d’aimer ce que l’on fait pour être bon. »
Régulièrement, l’entrepreneur se fait également consultant en apiculture. Ses missions le mènent jusqu’en Tanzanie.
« Je n’ai pas créé Miels d’Anicet parallèlement à ma vie. Mon entreprise dicte mon style de vie. »
Anicet Desrochers
La fierté avant tout
Pour sa centaine de produits référencés, Miels d’Anicet a fait le choix de la vente directe et peut compter sur un réseau de plus de 300 boutiques partenaires. Depuis environ trois ans, l’entreprise s’est également lancée dans le commerce en ligne, ce qui lui permet d’exporter ses produits. Actuellement, environ 15 % des commandes sont expédiées à l’international.
Selon Anicet Desrochers, l’avenir de son entreprise passe par des projets réalisés à l’étranger, notamment en Corse et dans les Caraïbes. L’apiculteur vise également à faire mieux avec moins. « Il s’agit de mieux utiliser les ressources et le potentiel de nos territoires, explique-t-il. Je ne cherche pas juste à augmenter les revenus, je pense aussi à l’héritage qu’on va laisser. Léguer une marque forte offrant un miel de haute qualité, c’est une fierté! »
Miels d’Anicet en chiffres
60 000 à 75 000 : le nombre kilos de miel produits par année
10 000 : la quantité d’abeilles reines envoyées chaque année dans tout le Canada
18 : le nombre d’employés à temps plein
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