Float4 : réaliser l’impossible
L’histoire d’Alexandre Simionescu et de Sevan Dalkian
Repousser les limites du possible fait partie du quotidien de Float4, un studio multidisciplinaire montréalais spécialisé dans les expériences numériques. « Nous travaillons avec des clients qui veulent réaliser des choses qui n’ont jamais été faites, dit l’un des cofondateurs, Alexandre Simionescu. C’est un des éléments qui caractérisent la culture de notre entreprise. »
Le projet du quartier City Walk est le fruit inattendu d’un voyage d’affaires entrepris… en 2008! À l’époque, Alexandre Simionescu et Sevan Dalkian travaillaient dans l’industrie du jeu vidéo. « Ce qu’on aimait, c’était utiliser la technologie pour faire vivre de nouvelles expériences aux joueurs, raconte Sevan Dalkian. Mais rapidement, on a eu l’impression de faire le tour. On voulait utiliser nos connaissances en effets visuels sur un autre canevas que les jeux. »
Consultez aussi : L’histoire de Sébastien Moreau de Rodeo FX
Pour réaliser ce rêve, les deux amis ont fondé Float4 avec cinq autres associés. « Dès le début, on savait que le potentiel se situait à l’international et non au Québec », souligne Alexandre Simionescu. Ce dernier a donc profité d’une invitation à un mariage à Dubaï pour faire du démarchage. « J’ai emporté un ordinateur portable et montré ce qu’on était capable de faire. » Puis la crise économique mondiale a frappé.
Float4 a été moins touchée par la crise que ses concurrents bien établis. « Nos revenus étaient déjà tellement petits que ça ne changeait pas grand-chose », explique Alexandre Simionescu. Mais les clients internationaux étaient désormais moins nombreux, et l’entreprise a dû chercher des projets à réaliser plus près d’elle.
Oser dire oui
C’est la Fondation One Drop, fondée par Guy Laliberté, qui a donné à Float4 une première chance de démontrer son savoir-faire. « On nous a demandé si on était capables de simuler une vague interactive sur 360 degrés, se souvient Sevan Dalkian. On n’avait pas de projet, pas d’argent, alors on a dit oui en pensant que ce ne serait pas si difficile. On ne savait pas dans quoi on s’embarquait! »
L’équipe avait heureusement de l’expérience en simulation de fluide. Elle n’en a pas moins travaillé d’arrache-pied pour produire l’animation « de justesse ». « On a dû construire une infrastructure qui utilisait les meilleures cartes graphiques de l’époque », poursuit l’entrepreneur.
La simulation, utilisée dans l’exposition Aqua, un voyage au cœur de l’eau au Centre des sciences de Montréal en 2009, a ouvert à Float4 de nombreuses portes.
« On a prouvé qu’on était capables de réaliser des choses que certains concurrents pensaient impossibles. »
Alexandre Simionescu
Grâce, entre autres, à leurs connaissances techniques, les entrepreneurs ont pu accomplir l’impensable. « Dans le jeu vidéo, on était habitués à travailler à l’aide de technologies de pointe », souligne Sevan Dalkian. Seul problème : maintenant qu’ils avaient fondé Float4, les deux créateurs n’avaient plus accès aux outils de leurs employeurs précédents.
Ils auraient pu acheter une licence pour utiliser l’un des moteurs graphiques populaires dans l’industrie vidéoludique, mais, à leurs dires, cela « coûtait une fortune ». Pire, ces moteurs ne répondaient pas à leurs besoins. Devant l’absence d’outils, les entrepreneurs ont donc décidé dès le départ de mettre au point leur propre technologie.
« Quand on programmait, on s’assurait que c’était générique, que ce serait réutilisable pour nos prochains projets », explique Sevan Dalkian. Résultat : aujourd’hui, soit près de 10 ans plus tard, Float4 possède ce qui est peut-être l’outil le plus polyvalent dans le secteur de la création numérique interactive. « C’est l’équivalent d’avoir une console PS4 plutôt qu’un lecteur DVD », illustre Alexandre Simionescu.
Cette technologie maison a tellement bien été conçue que les deux partenaires ont choisi d’en faire profiter d’autres joueurs de l’industrie à partir de juin 2017. En vendant la plateforme exclusive RealMotion à des entreprises ayant des besoins similaires, les entrepreneurs estiment qu’ils pourront augmenter les revenus de Float4 et lancer une deuxième entreprise. « Une entreprise, ce n’est pas assez, alors on en part une deuxième! », rigole Alexandre Simionescu.
L’entreprise en chiffres
- 50 : le nombre de villes, réparties sur 3 continents, où Float a réalisé des projets
- 25 : le nombre d’employés
- 1 251 326 : le nombre de lignes de code écrites par l’entreprise (probablement davantage à l’heure où vous lisez ceci)
- 56 : pourcentage d’employés originaires d’un autre pays que le Canada
Envie d’en savoir plus?
Visitez le site Web de Float4