Enveloppe Concept : transmettre la passion entrepreneuriale
L’histoire de Zara-Emmanuelle Villani
« Quand j’étais petite, je sautais dans les wagons remplis de retailles de papier, raconte l’entrepreneure de 32 ans. Aujourd’hui, l’odeur me nourrit chaque matin. »
Enveloppe Concept fabrique — on s’en doute — des enveloppes. Non pas celles vendues au bureau de poste, mais celles que vous recevez des gouvernements, banques et autres grandes entreprises qui envoient chaque année du courrier à leurs clients et fournisseurs.
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Si vous croyez que le marché des enveloppes s’essouffle à l’ère numérique, détrompez-vous. Les machines utilisées par Enveloppe Concept, capables de fabriquer 1 200 enveloppes par minute, fonctionnent jour et nuit pour répondre à la demande. « Il y a dix ans, les gens disaient qu’il n’y aurait plus de courrier, se souvient Zara-Emmanuelle Villani. Aujourd’hui, on est toujours en croissance! »
Plus encore, le publipostage fait un retour en force aux États-Unis, et l’entrepreneure s’attend à ce que la tendance se manifeste au Canada. « Le taux de réponse est plus élevé qu’avec la publicité sur le Web, et le taux de retour des produits est plus bas. »
Enveloppe Concept a été fondée il y a bientôt 30 ans par le père de Zara-Emmanuelle Villani, Alex Villani, un entrepreneur italien passionné qui a toujours affirmé à sa fille que rien n’est impossible. Elle en avait d’ailleurs la preuve en la personne de sa mère, Sylvie Voghel, qui a été la première femme — et la première Québécoise — à diriger l’Ordre des comptables généraux accrédités du Canada.
Zara-Emmanuelle Villani n’a jamais imaginé emprunter une autre voie que celle de la relève familiale. Son seul problème : ses parents ne voulaient pas qu’elle le fasse. Ou du moins, pas tout de suite. « Il y avait deux règles, explique-t-elle. Recevoir une formation professionnelle et travailler pendant quelques années pour une autre entreprise. »
Ce n’est donc qu’après avoir étudié en droit et fait ses premières armes dans un cabinet d’avocats que la jeune femme a pu se joindre à Enveloppe Concept, il y a six ans. Mais pas question de remplacer son père de sitôt!
« Quand tu as fondé ton entreprise, c’est ton bébé, souligne Zara-Emmanuelle Villani. La céder à quelqu’un, même à ton enfant, a des implications très émotives. »
Afin de bien établir les étapes de la transition, père et fille se sont entendus sur un plan de relève. L’idée ne se limitait pas seulement à faciliter le départ du premier, mais aussi à s’assurer que la seconde était prête à prendre les rênes de la direction! « J’ai pris le temps de travailler dans tous les services de l’entreprise pour bien comprendre la réalité des employés », explique la jeune femme.
Surtout, Zara-Emmanuelle Villani s’est assurée de bien maîtriser les chiffres d’Enveloppe Concept. « Beaucoup d’entrepreneurs ne comprennent pas les états financiers de leur propre entreprise. Mais pour prendre de bonnes décisions, on ne peut pas uniquement se fier à son comptable. »
Aujourd’hui, la femme d’affaires se sent fin prête à succéder à son père, dont la retraite est prévue au cours de 2017. « À part les mécaniciens, je suis capable de remplacer n’importe qui dans l’entreprise! » s’exclame fièrement Zara-Emmanuelle Villani.
Son premier défi sera de diversifier les activités d’Enveloppe Concept grâce à des acquisitions. « On cherche des entreprises dans des domaines connexes pour créer des synergies. Mais on en est encore à la table à dessin; on réfléchit et on étudie ce qui se passe dans le marché. »
En chiffres
- 28 : années d’existence de l’entreprise
- 4 : membres de la famille engagés dans l’entreprise
- 24 : heures quotidiennes durant lesquelles les usines (une au Québec et une en Ontario) sont en activité
- 750 millions : nombre approximatif d’enveloppes fabriquées par année
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