Déclic : développer le plein potentiel des enfants

L’histoire de Cadleen Désir

Vendredi 18 août 2017
Ironiquement, Cadleen Désir accouche de son idée d’entreprise en 2006 alors qu’elle est enceinte. Elle lance Déclic, une entreprise montréalaise de services en intervention pour enfants. Onze ans plus tard, la femme d’affaires considère l’entrepreneuriat social comme un terrain fertile dans lequel évoluer.

Avant d’entamer sa maîtrise en psychopédagogie au début des années 2000, Cadleen Désir prend une année sabbatique et travaille comme éducatrice en milieu de garde. Elle se frotte à une réalité qui allume le feu entrepreneurial en elle : les besoins en intégration des enfants aux prises avec des difficultés d’apprentissage sont criants. 

Elle poursuit ses études et décroche un emploi dans un centre de placement d’intervenants psychosociaux. Les conditions de travail sont satisfaisantes et Cadleen reçoit une promotion. Sa carrière est sur sa lancée. Mais lorsqu’elle apprend sa grossesse, un deuxième déclic s’opère chez la jeune professionnelle. « J’ai voulu réinitialiser ma vie et créer un univers en cohérence avec mes valeurs. » C’est à ce moment charnière qu’elle lance Déclic. 

Aujourd’hui, l’entreprise rassemble sous un même toit des services d’experts en développement de l’enfant, allant des psychologues aux orthophonistes, en passant par des nutritionnistes. « On veut être un allié du développement de l’enfant, aider et accompagner les parents, ainsi que favoriser l’accès aux services », mentionne Cadleen Désir. Avec son équipe, qui compte maintenant plus d’une trentaine de joueurs, Cadleen a ouvert deux cliniques et une troisième s’ajoutera au paysage cet automne. 

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Mettre en place une structure sociale

L’entrepreneure sociale a incorporé Déclic plutôt que d’en faire une coopérative. « Je ne voulais pas être tributaire des subventions. C’est dans une logique de pérennité que j’ai choisi ce statut juridique. » Par contre, elle s’assure que la structure de son entreprise soit aussi transparente qu’un organisme. Tous les profits sont réinvestis dans la mission de Déclic et le processus décisionnel se fait de façon très horizontale. 

Cadleen Désir n’a aucune formation en gestion ou en entrepreneuriat. « J’ai appris sur le tas », lance-t-elle. Mais ses apprentissages ne se sont pas toujours fait sans heurts. Pendant six ans, elle ne s’est alloué aucun salaire. Malgré les épisodes de découragement qui ont ponctué son parcours entrepreneurial, elle considère que le jeu en vaut la chandelle. Ce sont les familles auxquelles elle vient en aide qui l’ont motivée à poursuivre son aventure. 

« Je crois tellement en la raison d’être de Déclic, tellement que notre mission est devenue plus grande que moi. Déclic s’est élevé pour me dépasser. »

- Cadleen Désir

Grandir et croître

Faire grandir une entreprise, c’est une chose, mais accompagner les employés dans leur cheminement professionnel, c’est une autre paire de manches. Pour y arriver, Cadleen Désir adopte un style de gestion par le talent. Tous les collaborateurs sont soumis à des tests psychométriques pour identifier leurs forces. Par exemple, une ergothérapeute qui a un talent pour la communication pourrait être sollicitée pour participer à des vidéos explicatives et appelée à contribuer à la mission de Déclic, au-delà de ses fonctions premières. « Les employés se sentent davantage impliqués et accomplis ainsi », remarque-t-elle.

Pour l’entrepreneure, la croissance de Déclic s’accompagne d’un danger. « Notre défi, c’est de croître tout en préservant nos valeurs. Nous ne voulons pas perdre notre identité », souligne-t-elle.

Les retombées de Déclic sont importantes dans la vie des enfants qui sont aux prises avec des troubles d’apprentissage, et c’est pourquoi Cadleen Désir entrevoit que l’entreprise prendra de l’ampleur dans les années à venir. « Nous visons une augmentation du nombre de succursales, mais nous voulons également sortir du Québec, tout en restant dans la francophonie. » Cadleen Désir prouve qu’il est possible de conjuguer succès entrepreneurial à des motivations plus individualisées. « Ce que je fais m’apporte une satisfaction au quotidien. Ma vie a un sens! »

Déclic en chiffres :

  • 32 : le nombre d’employés
  • 375: le nombre d’enfants soutenus par semaine par Déclic
     

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