AMB : Créer de l’espace pour l’intrapreneuriat

L’histoire de Marc et Philippe Latreille

Vendredi 24 novembre 2017
Lise Bernier est non seulement la mère de Marc et Philippe Latreille, mais aussi leur mentore. Les membres de cette famille travaillent de concert pour diversifier les activités d’AMB Modulaire et lui assurer un avenir prospère.

Lise Bernier et son conjoint Jacques Latreille ont partagé avec des partenaires les parts d’AMB Modulaire pendant plusieurs années avant de racheter au complet l’entreprise spécialisée en solutions modulaires en 2016. Depuis, ils sont les seuls maîtres à bord de cette PME, qui emploie bon an, mal an une cinquantaine de personnes. Enfin, presque.

De fait, leurs fils Marc et Philippe Latreille, respectivement âgés de 26 et de 23 ans, travaillent à temps plein dans l’entreprise autour de laquelle ils gravitent depuis qu’ils sont en âge de travailler. Cet automne, les deux frères et leur mère ont fait partie de la troisième cohorte du Parcours Intrapreneurial, ce qui leur a permis de développer de nouveaux créneaux dans lesquels l’entreprise pourra s’épanouir.

Les parents entrepreneurs et les enfants intrapreneurs collaborent étroitement pour assurer la pérennité d’une entreprise dont l’histoire s’écrit depuis les années 1960.

Devenir entrepreneur : Quels sont les nouveaux marchés qu’AMB souhaite explorer?

Philippe Latreille : En ce moment, la majorité des contrats décrochés par AMB le sont par appel d’offres. Nous sommes surtout dans la location de structures modulaires temporaires destinées aux écoles, commissions scolaires et organismes publics. C’est bien, mais je ne me voyais pas évoluer dans ces mêmes créneaux indéfiniment. Lorsque nos parents nous ont interrogés, mon frère et moi, quant à notre désir de reprendre AMB, j’ai personnellement hésité pour cette raison.

Après discussion, nous avons tous convenu qu’il y a de belles occasions d’affaires dans le marché du préfabriqué. Notre mission, à Marc et moi, est de trouver ces possibilités. Nous pouvons concevoir des projets et les faire aboutir grâce aux ressources d’une entreprise mature. C’est vraiment ça, le plus beau côté de l’intrapreneuriat : nous avons accès à un levier incroyable. C’est ce qui m’a finalement convaincu de me lancer; j’ai à ma disposition un groupe d’experts prêts à répondre à mes questions!

Lise Bernier : Leur idée initiale était de produire des structures modulaires pouvant être ajoutées sur les toits des édifices existants. Ils se sont rapidement rendu compte qu’ils pouvaient voir plus grand que cela puisque AMB n’a pas vraiment de concurrence en matière d’agrandissement permanent, que ce soit à Montréal ou ailleurs. Au lieu de subir des constructions longues, coûteuses et invasives, nos clients peuvent se tourner vers nos structures préfabriquées et ainsi se faciliter la vie.

DE : Quels sont les défis intrapreneuriaux que vous avez dû relever jusqu’ici?

LB : On pourrait croire qu’il est difficile de faire la part des choses entre ce qui concerne l’entreprise et ce qui est d’ordre familial, mais il n’en est rien. Au contraire, chacun fait son travail comme s’il était un employé. Un exemple anodin du changement dans nos rapports : dès qu’il a commencé à travailler à temps plein dans l’entreprise, Marc a commencé à nous appeler par nos prénoms plutôt que par « papa » et « maman ». De la même manière, les Philou et les Marco ont rapidement pris le bord!

Il faut néanmoins baliser nos rapports, puisque nos échanges sont parfois très francs. Nous nous disons les « vraies affaires », sans embellir la réalité. C’est à la fois un avantage et un désavantage.

PL : Travailler pour ses parents vient avec une certaine pression. Tu sais que tu joues chaque jour avec leur retraite. Disons que tu ne veux pas faire trop d’erreurs, puisqu’ils ont décidé d’investir en toi. Aussi, tu ne veux pas avoir l’impression d’être uniquement le fils des patrons. Il faut que tu fasses tes preuves et que tu démontres ta valeur.

DE : Que retirez-vous de cette relation intrapreneuriale?

LB : AMB prend une tangente inédite grâce à Marc et à Philippe. Nous diversifions les activités de l’entreprise comme jamais auparavant. Nous n’attendons plus les contrats, nous allons plutôt au-devant des besoins de manière à créer notre propre boulot. Cela nous permet de tourner à plein régime à longueur d’année. 

PL : J’ai analysé beaucoup d’études de cas quand j’étais étudiant. C’est ce qui m’allumait. Aujourd’hui, j’ai la chance de faire partie d’une étude de cas au quotidien. C’est vraiment stimulant de pouvoir gérer des projets d’envergure aussi tôt dans une carrière. J’ai plus de responsabilités que j’en aurais n’importe où ailleurs.

C’est aussi la première fois que mes parents sont véritablement entrepreneurs, que l’entreprise leur appartient à 100 % et qu’ils peuvent en faire ce qu’ils veulent sans avoir de comptes à rendre. Je sens que ça les excite. J’aime ça, les voir dynamiques et allumés. Ça me motive. 

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