Quand les études deviennent un tremplin
Le billet de Sarah Beaudoin
C’est précisément ce que j’ai fait. Après avoir terminé mon baccalauréat en architecture, j’étais à la recherche d’un domaine qui me passionnait davantage. J’ai alors décidé de me réorienter. Je suis retournée à l’université en tant qu’étudiante à la maîtrise en gestion à HEC Montréal. C’est là que Gibou a vu le jour.
Je ne me doutais pas encore que l’environnement dans lequel j’évoluais allait me donner le soutien nécessaire pour fonder mon entreprise, mais deux semaines après avoir lancé mon site Web transactionnel, j’étais assise dans le bureau de mon directeur de programme, lui demandant quelle était la procédure à suivre pour annuler des cours puisque j’étais complètement débordée par les commandes. À ma grande surprise, il m’a soutenue dans le processus pour alléger mon cursus. Il a également amorcé une discussion sur la possibilité de faire porter mon projet de maîtrise sur mon entreprise en me faisant accompagner par un professeur en entrepreneuriat. C’est à ce moment que j’ai pris conscience que l’université offrait de précieuses ressources.
Quelques mois plus tard, tout en réalisant mon projet de maîtrise sur cette entreprise, j’ai gagné des concours de bourses universitaires qui ont contribué à alimenter financièrement Gibou.
Au fait, qu’est-ce que Gibou?
Gibou est une entreprise qui crée des articles d’hiver tricotés à la main. J’avais appris à faire des tuques depuis déjà plus d’une dizaine d’années et j’étais passionnée par le tricot lorsque j’ai décidé de me lancer en affaires. Puisque je recevais énormément de compliments des gens de mon entourage, j’ai commencé à en vendre de façon informelle. Au printemps 2014, je me suis dit qu’il serait intéressant d’aller chercher une plus grande clientèle. Pour ce faire, le Web était la solution idéale. Dans mes temps libres d’étudiante, j’ai donc conçu la marque, l’image, le logo et le site Internet dans les mois qui ont suivi.
Ainsi, en septembre 2014, l’entreprise Gibou était lancée en ligne.
Dès le début, pour faire connaître la marque, j’ai créé une page Facebook et un compte Instagram, j’ai noué des partenariats avec des blogues, j’ai offert des tuques à des équipes sportives, j’ai créé des articles pour une station de radio, etc. C’est à la suite d’un très grand volume de commandes que j’ai fait appel à des personnes retraitées de mon entourage pour m’aider dans la production. Dès la première année, la petite équipe est passée de deux tricoteuses à une dizaine… qui adorent toutes tricoter autant que moi.
Les deux premières années d’exploitation ont donc été consacrées exclusivement au commerce en ligne. Puis, au printemps 2016, désirant joindre une clientèle différente qui aimait magasiner en boutique, je me suis constitué un petit réseau de points de vente qui correspondaient aux valeurs de la marque. Ainsi, on retrouve maintenant des articles Gibou dans tous les Simons de la province et dans quelques boutiques spécialisées à Montréal, à Mont-Tremblant et à Québec.
Détermination et passion
Aujourd’hui, j’ai envie d’encourager à se lancer en affaires tous les étudiants qui ambitionnent d’être leur propre patron. De mon point de vue, il est important de tirer profit des très nombreux contacts que l’on fait en fréquentant l’université, car ils donnent tous l’occasion de parler des projets qu’on a en tête et de recevoir de la rétroaction. De plus, les professeurs peuvent se révéler des ressources précieuses; ils peuvent partager avec nous leurs connaissances et leur expérience. Il faut savoir leur parler des projets qui nous enthousiasment et rester en contact avec ceux qui croient en nous.
De plus, les avantages des horaires flexibles de la vie d’étudiant ne sont certainement pas négligeables. Une fois sur le marché du travail, il peut devenir difficile de tout abandonner du jour au lendemain pour « sauter » dans le milieu des affaires.
Qu’on soit étudiant ou pas, démarrer une entreprise requiert passion et détermination à la tonne. Il ne me semble pas y avoir de moment parfait pour se lancer en affaires, mais il faut s’ouvrir aux occasions offertes, les saisir et ne pas avoir peur de foncer!